Pour nos Tomodachi Automne / Hiver 2017
7/38

7dépendre des sources d’innovation extérieures. L’innovation produite au sein de l’Asean ne réduira pas l’avantage technologique du Japon : la force combinée des deux côtés sera à l’avantage des deux. Une Asean plus forte contribuera à la prospérité du Japon sur le long terme.L’Asean a besoin de construire ses propres demandes et marchés régionauxL’environnement régional et global de coopération a évolué de façon considérable. La mondialisation et le multilatéralisme ont contribué au développement des communautés en Asie de l’Est et en Asie du Sud-Est. Mais les deux sont tombés en disgrâce ; les deux ont été menacés après avoir fourni un accès au marché, un nivellement du terrain et un nouvel « ordre libéral » ouvrant la région aux investissements et aux exportations. Avec des restrictions à la globalisation et au multilatéralisme, la région n’a plus d’autre choix qu’une intégration plus efficace au sein de ses propres nations. Le Japon offre un leadership et un soutien puissants pour un nouveau cadre régional de commerce au niveau de l’« Asean Plus Six », ou du Partenariat économique régional global (RCEP). Nous devons créer notre propre marché régional et augmenter notre propre demande régionale. Nous avons besoin de créer une alternative aux marchés globaux en voie de rétrécissement et de disparition. Le Japon, avec son habileté technique et son savoir-faire en matière économique, peut aider à bâtir cette nouvelle plate-forme économique régionale.Le pouvoir de convaincre du Japon peut être salutaire pour l’AseanLe pouvoir de convaincre du Japon est très pertinent dans les pays de l’Asean. La discipline, la persévérance, la protection de l’environnement, les valeurs esthétiques, la cohésion sociale et la qualité de vie globale sont autant d’éléments que le Japon peut partager avec les peuples de l’Asean. La nouvelle classe moyenne de l’Asean aspire à autre chose que la simple accumulation de biens matériels et l’aisance financière. Davantage d’échanges de personne à personne, de coopération culturelle, de programmes pour la jeunesse et l’éducation ou d’échanges journalistiques, davantage d’investissements dans la coopération avec la société civile s’avèreront efficaces pour développer une nouvelle dimension de relations entre le Japon et l’Asean.Dans l’analyse finale, ce que à quoi nous devons viser est une croissance durable et inclusive qui permettra d’améliorer la qualité de vie de la plupart des quelque 630 millions de personnes de l’Asean. Le Japon a apporté une grande contribution au cours de ces 50 ans de l’Asean et a été son partenaire de dialogue le plus généreux. Mais il y a de la place pour une amélioration dans les modalités et les aspects sur lesquels se focaliser. La croissance seule ne peut pas produire une région de paix et de prospérité. De fait, les disparités croissantes de revenus, ajoutées aux inégalités dans les opportunités et aux influences politiques, ont conduit à davantage de tensions et d’instabilité dans de nombreuses sociétés de l’Asean.Le Japon, de son côté, devra s’assurer que les fruits et les bénéfices de sa coopération avec l’Asean, de son soutien et de ses investissements, seront durables et garantis sur le long terme. Pour cela, le Japon et l’Asean devront procéder à des ajustements et poursuivre leur voyage d’amitié d’une façon différente de celle des 50 dernières années.Nous abordons un nouveau chapitre de nos relations. Les pays se retirent de l’engagement global, regardant plus à l’intérieur et se préoccupant davantage des défis domestiques. Le Japon ne peut pas se permettre de se désengager de sa relation avec l’Asean. Ses relations commerciales bien établies, ses investissements énormes et sa prospérité future dépendent de la santé économique de l’Asean.L’Asean n’est pas un simple terrain d’investissement. C’est aussi une région à transformer avec le pouvoir de convaincre sous ses nombreuses formes que possède le Japon. Jusqu’à présent, la relation du Japon avec l’Asean a été courtoise et productive. Grâce à son approche douce, le Japon peut continuer dans son rôle de leader et montrer le chemin vers un avenir meilleur pour nous tous, la nouvelle génération d’Asiatiques dans un siècle Asie-Pacifique émergent.Le 25 septembre, j’ai pris mes fonctions de ministre, chef adjointe de la Mission du Japon auprès de l’Asean, à Jakarta. Cette année marque le 50e anniversaire de l’Asean, et la 40e année depuis l’annonce de la doctrine Fukuda qui sert encore aujourd’hui de base de la diplomatie du Japon vis-à-vis de l’Asean. En cette année charnière, je suis ravie et honorée d’être aux avant-postes de la diplomatie de l’Asean. J’ai hâte de travailler en relation étroite avec les États membres de l’Asean et leurs partenaires.— Hikariko Ono, ministre et chef adjointe de la Mission du Japon auprès de l’Asean

元のページ  ../index.html#7

このブックを見る