Pour nos Tomodachi Automne / Hiver 2017

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31la complexité en idées simples, limpides et innovantes », souligne Toshiko Mori.Cette pratique est le fruit d’une longue tradition. Elle cite comme exemple l’architecture moderniste japonaise : « Des architectes occidentaux tels que Frank Lloyd Wright et Alvar Aalto ont été influencés par l’architecture japonaise traditionnelle. À leur tour, les architectes japonais ont adapté l’essence de l’architecture occidentale moderne, qu’ils ont combinée à leur culture et à leurs traditions, pour donner naissance à une architecture hybride remarquable. Ce courant est très particulier car il montre la richesse du dialogue entre le modernisme et les traditions et particularités de l’architecture japonaise. »Ces dernières années, les femmes ont apporté des contributions notables en architecture, non seulement au Japon, mais aussi dans le monde entier. Pour Mme Mori, Construit en briques de boue séchées au soleil et en bambou, et, surmonté d’un toit de chaume, le centre a été construit à l’aide de matériaux traditionnels, avec une main d’œuvre locale. Sa spécificité tient à son toit de chaume très pentu, qui recueille l’eau de pluie et couvre ainsi 30 % des besoins des foyers du village. © Iwan BaanChochikukyo est l’une des premières maisons de type moderne et regorgeant d’inventivité offrant un environnement parfaitement adapté à la géographie et au climat japonais. Elle a été inspirée de l’architecture traditionnelle des sukiya-zukuri et de l’artisanat traditionnel japonais. Ce bâtiment menacé de démolition a été classé bien culturel important par le gouvernement japonais en juin 2017. Il est actuellement entretenu par une association de bénévoles. © Takenaka Corporation / Taizo FurukawaPour enseigner l’importance de l’architecture dans un contexte international, Mme Mori emmène ses étudiants de Harvard en voyage autour du monde. Cet automne, Mme Mori et ses étudiants se penchent sur la réaffectation de l’un des chefs-d’œuvre d’Alvar Aalto, la mairie de Saynatsalo en Finlande, menacée d’obsolescence et d’une possible démolition.Ce bâtiment abrite une fédération d’experts en recherche environnementale, spécialisés dans différents domaines : chimie, ingénierie, science des matériaux, psychologie et thermodynamique. Les stratégies d’amélioration du rendement énergétique, de la qualité de l’environnement intérieur et des techniques d’assainissement font partie des sujets abordés tout au long du projet. © Iwan BaanThread : Résidence d’artistes et centre culturel, Sinthian, Sénégal, 2015Centre universitaire de Syracuse pour l’excellence énergétique et l’environnement, États-Unis, 2010cette tendance est positive et souhaitable car elle offre des modèles féminins inédits pour les futures générations. Elle ajoute : « Pour que les femmes soient plus actives dans le domaine de l’architecture, il faut que les industries connexes accélèrent également l’inclusion, notamment dans les secteurs de la construction, de l’ingénierie ou de la promotion immobilière. L’architecture est un effort collectif qui nécessite le concours d’acteurs issus de différents secteurs. La véritable parité et le progrès nécessitent que tout le monde participe. »Mme Mori continue d’enseigner à l’École d’enseignement supérieur de design de Harvard. « John Hejduk, mon mentor, décrit souvent l’enseignement comme un contrat social pour les architectes. Nous avons le devoir de former la nouvelle génération. Travailler avec mes étudiants est pour moi un enjeu majeur, qui continue de m’inspirer. »