Pour nos Tomodachi Automne / Hiver 2017
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29Wanyama Eugene se souvient en souriant de son arrivée au Japon : « Avant de venir, je n’étais pas sûr d’être capable de m’adapter à la société japonaise, mais j’ai vite noué des liens avec de nombreux Japonais et j’ai même été “adopté” par une famille, qui me fait confiance au point de me confier une clé de la maison. » Pour lui, c’est sa « famille japonaise ». Il se souvient que lorsque sa « mère » japonaise est partie en voyage avec ses amies, elle a parlé à plusieurs reprises du nouvel arrivant, un jeune ami de la famille qui le considère aussi proche qu’un fils ou un frère. C’est seulement à la fin du voyage, quand elle a précisé qu’elle « espérait avoir un jour la chance de visiter son pays natal », que ses amies ont compris, à leur grande surprise, que ce nouveau fils n’était pas japonais, mais kényan. M. Eugene poursuit : « Cette histoire m’a beaucoup ému. Les technologies de pointe et la culture traditionnelle du Japon sont époustouflantes, bien sûr, mais le véritable trésor du Japon, c’est son peuple. C’est une société qui ne pratique pas la discrimination en fonction de l’origine ou de la religion. »Wanyama Eugene souligne que les étudiants de l’APU à Oita bénéficient d’un environnement d’apprentissage remarquable et unique en son genre, même à l’échelle mondiale. Leur épanouissement, qu’il constate immanquablement chaque année, tient au fait que l’université est située à Beppu, qui est une ville à taille humaine. Selon lui, les étudiants sont parfaitement intégrés. Il cite notamment l’exemple d’étudiants qui ont collaboré avec un fabricant de condiments d’Oita à la mise au point d’une sauce de soja halal et ont participé au développement de son conditionnement ainsi qu’à sa commercialisation. Il poursuit avec l’exemple d’autres étudiants qui ont pris l’initiative de proposer aux écoles primaires et collèges de la région des démonstrations de cuisine et une présentation de leur culture. Une fois diplômés, les étudiants se mettent en quête d’un emploi La ville de Beppu, dans la préfecture d’Oita, qui abrite l’APU, est une ville touristique et culturelle de niveau international riche en nature. Beppu est aussi une des stations thermales les plus fameuses du Japon. Cette photo montre le centre de Beppu, vu depuis le campus de l’APU situé au sommet de la colline, que les étudiants appellent affectueusement « downtown », ou la ville en bas.Les idéaux prônés par l’APU sont « la liberté, la paix et l’humanité », « la compréhension entre les nations » et « le façonnement du futur de la région Asie-Pacifique ». 90 % des cours de licence sont dispensés dans un cadre bilingue, en japonais ou en anglais. Environ la moitié du corps enseignant est constituée de professeurs étrangers.Ville de BeppuPréf. d’OitaVille de FukuokaJana Pelzom (à gauche), s’exclame : « J’adore la vie en dortoir. Ici, à l’APU, j’ai l’impression d’avoir une famille. » Jean-Baptiste Gourdin (à droite), affirme quant à lui : « Beppu est une ville très agréable à vivre et un endroit propice aux études. »Wanyama Eugene a été embauché comme employé de l’université en 2010. Il s’occupait à l’époque du suivi des anciens étudiants et du recrutement des étudiants étrangers. Aujourd’hui, il est chargé du recrutement des étudiants japonais. Il note : « Aucun étranger jusqu’ici n’avait été chargé du recrutement des étudiants locaux. C’est une première, et c’est tout à fait typique de l’APU. »Photo de la famille Masuda, « famille d’adoption japonaise » de Wanyana Eugene. Sa « mère » est la deuxième femme à partir de la gauche, habillée en noir.où ils pourront poursuivre leur engagement, aux Nations Unies ou dans une multinationale, à travers le monde. « Ce que j’aime particulièrement dans mon travail, c’est côtoyer des jeunes gens du monde entier qui viennent étudier au Japon, ici à Oita, et les aider à construire un avenir meilleur », déclare-t-il, les yeux brillants.

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